Historique

Les premiers membres de l’Académie choisis par le Cardinal GRENTE et le Duc de LA FORCE furent au nombre de 13 : Jeanne BLIN-LEFEVRE, poétesse ; Monseigneur SEVIN et Roger VERCEL, écrivains; le Docteur DELAUNAY, grand érudit; Gabriel LEPOINTE professeur agrégé des Facultés de Droit; Julien CHAPPEE, le Commandant Raoul de LINIERE l’Abbé Charles GIRAULT, Paul CORDONNIER-DETRIE, historiens; DELATOUCHE et Marc LARDRY, hommes de science; Jean FRANCAIS et Dom GAJARD de l’Abbaye de Solesmes, spécialistes de l’art musical.

Mais, dès la première année, l’Académie perdit Roger VERCEL et Julien CHAPPEE ; de nouvelles élections étaient nécessaires; l’accord se fit sur les noms du Comte Guy des CARS, romancier, DAVY de VIRVILLE, botaniste, professeur à la Sorbonne, Henri DODIER, inspecteur général honoraire de l’Instruction Publique, Robert LATOUCHE, doyen de la Faculté des Lettres de Grenoble et historien, Pierre­Aimé TOUCHARD, administrateur honoraire de 1a Comédie Française.

En 1959, après la mort du Docteur DELAUNAY et celle du Cardinal GRENTE, le Duc de LA FORCE accepta de succéder à ce dernier. Il accueillit quatre nouveaux membres : René BEZARD, ingénieur civil des mines, directeur général de Pathé Consortium Cinéma, qui joua pendant plus de quinze ans le rôle essentiel de secrétaire perpétuel de l’Académie, Roger BLAIS, directeur de l’institut National Agronomique, le Comte Louis de LA MONNERAYE, ancien commissaire général de la Marine, et le Colonel MALCOR, ancien officier de cavalerie, ce qui porta à vingt l’effectif de l’Académie.

En 1961, après la mort de Raoul de LINIERE et celle du Duc de LA FORCE, Guy des CARS accepta la lourde tâche de la direction. Avec son dynamisme étonnant, il infusa une vie nouvelle à l’Académie.

Grâce au financement qu’il obtint du Groupe des Assurances du Mans, il créa en 1962 le Grand Prix du Maine qui se dédouble, en 1963, avec le Prix du Conseil Général de la Sarthe ; en 1965 grâce au soutien du Conseil Général de la Mayenne, il créa le Prix de la Mayenne, afin d’équilibrer le poids des deux départements au sein de l’Académie du Maine.

Avec l’aide de la Mairie du Mans, il lança par ailleurs, en 1963, le cycle annuel des cinq « Grandes Conférences du Maine« ; les Lavallois le jeudi soir, et les Manceaux le vendredi soir au Grand Théâtre, purent ainsi entendre au cours des années : Marcel ACHARD, Roger BLAIS, l’Archiduc Otto de HABSBOURG, Dom GAJARD, Louis ARMAND, Pierre LAZAREFF, René CLAIR, le Pasteur BOEGNER, Jacques CHASTENET, Olivia de HAVILAND, Jacques ISORNI, le Colonel Jacques WEYGAND, Jean RENOIR, GOSCINNY et UDERZO, le Général BEAUFFRE, le Grand Rabbin KAPLAN et le R.P RIQUET_ le Professeur MILLIEZ, André MAUROIS et le R.P DANIELOU.

Après l’accession à l’honorariat de M.M. de VIRVILLE, DELATOUCHE et FRANÇAIX et la mort du Professeur LEPOINTE et de l’Abbé GlRAULT, l’Académie reçut Emmanuel MONICK, Président de la Banque de Paris et des Pays-Bas, le Peintre BRIANCHON, Professeur à l’École des Beaux Arts de Paris, le Comte Maurice de WARESQUIEL, spécialiste des cultures fruitières, la romancière Paulette HOUDYER, et Eugène IONESCO, de l’Académie Française.

En 1967, après la réception du Duc de LA FORCE, chartiste et archiviste paléographe, fils du précédent directeur de l’Académie, cette dernière accueillit Claude BELLANGER, directeur général du Parisien Libéré, administrateur du Maine Libre, Catherine PAYSAN, la romancière des Sanchez, et le Comte Stanislas de GOZDAWA GODLEWSKI, ancien directeur des Relations Publiques et des Affaires Commerciales de l’O.R.T.F., par ailleurs psychanalyste et psycho-sociologue.

Par la suite, entre 1967 et 1972, l’Académie ouvrit ses portes au Duc de WALSH­SERRANT, conservateur du Musée de Château-Gontier, à l’archéologue Robert BOISSEL, à l’organiste Norbert DUFOURQ, à René L CAPITAINE, écrivain et scénariste, lauréat du Prix du Conseil Général de la Sarthe, à Pierre CORVAL, directeur du Maine Libre, au Docteur Jean LEPART, président de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe.

En 1972, le Docteur Jacques REIGNIER succéda à René BEZARD qui avait lui-même succédé à Guy des CARS à la tête de l’Académie. II accueillit Dom Guy OURY en 1972 après la mort de Dom GAJARD, puis en 1973 François KRESSER, directeur du Bureau Régional d’Information Télévisée, Georges LORRIS, magistrat et écrivain, et le chanoine SESBOUE; en 1974, Jean-Jacques ALEXANDRE, directeur-rédacteur en chef du Maine Libre;  en 1975, Maine VIGREUX-VANNETZEL, professeur de Lettres, présidente de la Vie Mancelle; en 1976, François DORNIC, professeur des Universités en histoire moderne; en 1978, le Comte Jacques CELIER, ancien directeur de Banque, président de plusieurs associations de sauvegarde d’églises rurales, et René LEHMANN, professeur des Universités, président honoraire de l’Université du Maine; en 1980, Robert PLAISANT, professeur agrégé des Facultés de Droit; en 1981, Michèle MENARD, professeur des Universités en Histoire Moderne; en 1982, le professeur Louis VALLÉE, agrégé des Sciences, le Docteur Claude BERNAILLE, cancérologue, et Dom Jean CLAIRE, maître de Chœur à l’Abbaye de Solesmes; en 1983, le Colonel Paul GAUTIER, ancien directeur des Études à l’École Supérieure de l’Électronique de l’Armée de Terre; en 1984, Dominique ROUITS, professeur de Direction d’Orchestre à l’École Normale de Musique de Paris; en 1985, Maurice du MESNIL, ingénieur général des télécommunications, maire de Martigné­-sur-Mayenne, et Roger BLAQUIERE, Premier Grand Prix de Rome de Peinture, professeur à l’École des Beaux Arts du Mans.

Sous la direction du Docteur REIGNIER, les Grandes Conférences du Maine lancées par Guy des CARS continuèrent et l’on puy ainsi entendre à Laval et au Mans Pierre NORD, André CASTELO T, André PARROT, le Docteur KAHN-NATHAN et le R.P. RIQUET, le Professeur Georges MATHE, Frédéric POTTECHER, Jacques SOUSTELLE, le Docteur Guy GODLEWSKI, Pierre-Henri SIMON, le Général MASSU, le Commissaire ARNAL, François de CLOSETS, Albert NAUD, le Cardinal DANIELOU, François GALL, Hubert BEUVE-MERY, Jacques SALBERT, Ramon le HERRERA, Georges MATORE, le Duc de CASTRIES, le Colonel RÉMY, le Général VANU,XEM, le Doyen LAS VERGNAS, Olivier GENDEBIEN, etc.

Mais en 1972-1973, l’Académie constata qu’elle avait pratiquement épuisé la liste des personnalités de premier plan assez disponibles pour quitter Paris pendant deux jours et que d’autre part, avec la concurrence toujours plus forte d’autres formes de loisirs, et notamment de la Télévision, la conférence de type classique n’intéressait plus guère qu’un public restreint dans une catégorie sociale étroite.

Pour attirer le grand public, et particulièrement les jeunes, l’Académie essaya de remplacer la conférence traditionnelle de style académique par le face à face dont précisément la télévision donnait l’exemple; en 1974-1975 elle aborda ainsi, à chaud,   les grands problèmes de l’heure, tels que par exemple « l’éducation sexuelle à l’École » avec Pierre ARMAND, Madame ARNAUD et le Recteur GAUTIER, à la crise de l’Église » avec André GARAUDY et le Père Xavier de CHALENDAR, « les sondages d’opinion dans la vie politique » avec Pierre président de la SOFRES, et Pierre SALINGER, ancien Secrétaire le Presse de John KENNEDY, puis de Lyndon JOHNSON etc. mais la liste possible de ces grands débats s’est à son tour épuisée ; et d’ailleurs, il est apparu, à l’expérience, que la nécessité de retenir très longtemps d’avance des personnalités très engagées dans la vie publique empêchait de traiter les sujets au moment de leur plus grande actualité, ce qui leur enlevait beaucoup de leur vertu mobilisatrice.

L’Académie entreprit alors de repenser profondément son action, au point d’en venir même à s’interroger sur sa raison d’être.

S’il devait apparaître, en effet, que tous les besoins culturels de la région se trouvaient, en dehors d’elle, suffisamment satisfaits, l’Académie n’aurait plus alors qu’à se replier sur elle même pour embaumer ses morts et célébrer, entre les vivants, le culte d’adoration mutuelle qui frit le confort douillet des sociétés savantes ; mais s’il devait apparaître, au contraire, que quelque chose de véritablement utile était à faire pour la promotion de la culture dans la Sarthe et la Mayenne, il fallait que l’Académie du Maine le découvre et le fasse, même sans argent, par le seul effet de l’imagination et de la volonté.

Or il y avait, semble-t-il, deux choses à faire.

Il convenait tout d’abord de décloisonner les différentes associations, fondations, institutions ou groupements à vocation culturelle existant dans la région, pour les amener à se connaître, à confronter leurs difficultés et tenter de les résoudre ensemble; et de les amener d’autre part à connaître des publics jusqu’alors inconnus d’eux pour découvrir leurs goûts, leurs réticences, leurs préjugés et tenter de répondre réellement à leurs attentes. Mais il convenait aussi de décloisonner les différents publics, c’est-à-dire les amener à découvrir des formes d’expression ignorées, et à travers elles d’autres publics, c’est-à-dire d’autres hommes avec qui dialoguer par-delà leurs différences culturelles ou sociales.

Ce double décloisonnement, l’Académie entreprit de le faire en deux étapes. Ce furent d’abord le 8 mai 1976 « les Assises de la Culture » à l’Abbaye de l’Épau : toutes les organisations qui à des titres divers  poursuivent des objectifs culturels ont été invitées à faire le point de leurs activités et réalisations, à définir les besoins à satisfaire, à dégager des pistes à explorer ensemble.

Neuf tables rondes fureur organisées, consacrées respectivement à la musique, au théâtre, aux sciences physiques et expérimentales, à l’histoire, à l’archéologie, à la littérature; aux beaux-arts, aux sciences juridiques et économiques, aux sciences humaines et à la psychologie, le grand public étant convié â aller de table en table, pour se mêler aux discussions et dialoguer ainsi en toute liberté avec des peintres ou des poètes, des romanciers et des critiques, des universitaires, des hommes de science, des psychologues, des juristes, des économistes, des musiciens, des comédiens…

Le travail d’inventaire, de confrontation et de réflexion qui a pu ainsi se faire entre professionnels et « usagers » a permis de passer à l’étape suivante, c’est-à-dire à l’action : au lieu de parier de la culture devant et avec le public, mais entre spécialistes et amateurs éclairés, il s’agissait de donner la parole à la culture elle-même pour qu’elle s’exprime sur tous les registres, en contact direct avec le public.

Le 7 mai 1977, à l’Abbaye de l’Épau, eut lieu « la Culture en Liberté ». Pendant tout l’après-midi et la soirée, de façon pratiquement ininterrompue, ce fut un festival de littérature et de poésie dans la chapelle, de musique instrumentale et de chant choral dans le Dortoir des Moines, de cinéma, photo et montages audiovisuels dans le Scriptorium, de peinture et arts plastiques dans la Sacristie, et de théâtre, et de folklore… En allant de salle en salle, chacun pouvait ainsi se constituer, de demi-heure en demi-heure, 1e programme de son choix, un peu à la manière dont on peut, selon son goût, changer de chaîne à la télévision.
Pour la première fois, se sont ainsi produits ensemble, à l’initiative de l’Académie  la Compagnie du Feu Follet la Schola St-Grégoire, la Gouline Sarthoise, l’Orchestre  Musica Juvenis, les Conteurs du Maine, le Cercle Guitare et Musique, la Machine  a rêver, les Peintres Sarthois, etc.

Étant donné le succès de cette manifestation, qui rassembla plus de 4000  personnes, elle fut rééditée le 20 mai 1978, toujours à l’Abbaye de l’Épau, avec la  participation de l’Ensemble Vocal Résonances de la Société Littéraire du Maine, du  groupe La Naé de Christian GORELLI, du Club des Cinéastes Amateurs du Maine,  de la Maison des Jeunes d’Arnage, du Comité d’Entreprise de Renault, des  Bibliothèques pour tous, etc. Et comme l’année précédente, le public « alla à la Culture »  comme on va à la fête, joyeusement, en pleine liberté d’aller et venir et de se rencontrer.

Le 12 mai 1979 au Mans, et le 16 juin à Laval, sous le sigle désormais traditionnel  de « Culture en Liberté », l’Académie organisa dans le même esprit de libre rencontre,  les « Journées de l’Artisanat et de Métiers d’Art » qui réunirent peintres sur soie,  ébénistes-marqueteurs, encadreurs, maquettistes, sabotiers, potiers céramistes, graveurs,  sculpteurs sur pierre, laqueurs, photographes, taxidermistes, maroquiniers, relieurs- doreurs,  vanniers-satiniers, horlogers, tourneurs sur bois, etc., tous soucieux 

d’expliquer, à un public passionné, les traditions de leur métier et parfois même les  secrets de leur art.

Mais ces manifestations se révélèrent très lourdes à organiser : elles exigeaient des organisateurs qu’ils soient à la fois très actifs et très disponibles, ce qui supposait  des conditions d’âge assez contradictoires, elles furent donc mises en sommeil… quitte  à retrouver vie sous une forme nouvelle, dans les années à venir, une fois rajeunis  les cadres de l’Académie.

En 1986, après la mort du Docteur REIGNIER qui avait présidé pendant près de quinze ans aux destinées de l’Académie, Stanislas de GOZDAWA en devint le  Président.

Il accueillit Bruno CHAUFFERT-YVART, Architecte des Bâtiments de France,  Yves FLOC’H, éditeur du Souvenir de la Chouannerie Mayennaise, 1e Général de  GAIGNIERON de MAROLLES, général parachutiste, ancien directeur du Renseignement, Guy RICHOU, directeur de la Bibliothèque Centrale de Prêt de la  Sarthe, écrivain et critique littéraire, le compte OGIER d’IVRY, expert financier  international, et René ETIEMBRE, l’universitaire, écrivain et critique bien connu.

C’est ainsi qu’actuellement l’Académie compte 2 membres d’Honneur : René  ETIEMBLE et Eugène IONESCO, 10 membres honoraires : René BEZARD, Robert  BOISSEL, Guy des CARS, Jacques CELIER, le Docteur LEPART, Dom OURY, Robert  PLAISANT, Louis VALLEE, Maine VIGREUX-VANNETZEL,           Maurice de  WARESQUIEL, et 17 membres actifs : Jean-Jacques ALEXANDRE, le Docteur  BERNAILLE, Roger BLAQUIERE, Bruno CHAFFERT-YVARD, Dom CLAIRE,  Yves FLOC’H, le Colonel GAUTIER, Stanislas de GOZDAWA, Paulette HOUDYER,  René LE CAPITAINE    , René LEHMANN, le Général de MAROLLES, Michèle  MENARD, Maurice du MESNIL, Philippe OGIER d’YVRY, Guy ROHOU, et le  Chanoine SESBOUE.

Chaque mois les membres de l’Académie sont invités à se réunir en séance privée  pour écouter et discuter une communication prononcée par l’un d’encre eux ; les sujets en sont très divers, tels que par exemple en 1991 :  » Le délit d’initié » par Robert  PLAISANT, « Le nouveau statut de la Poste eu de France Telecom » par Maurice du  MESNIL « L’avant-guerre du Golf » par le Colonel GAUTIER, « La transmission du  son » par Maurice du MESNIL, « La famille de J.M. de HEREDA » par Maine VANNETZEL, « Les mutations génétiques observées dans l’Ouest » par Louis VALLEE, « Les points chauds du Monde » par le Général de MAROLLES … etc.

Chaque année, en décembre, lors de sa séance solennelle publique du Mans, elle  décerne le Prix de l’Académie du Maine d’un montant de 20.000 F financé par le  

Conseil Général de la Sarthe et pour un jeune, la Bourse de la Vocation d’un montant  également de 20.000 F financé pour 1991 par la Société GARCZYNSKY et TRAPLOIR ; et lors de sa séance solennelle publique de Laval, elle décerne le Prix de la Mayenne d’un montant de 10.00 F financé par le Conseil Général de la Mayenne, et pour un jeune , le Prix de la Découverte d’un montant de 2.500 F financé par la société Générale.

L’Académie organise de nouveau des conférences qui ne visent plus désormais à attirer le grand public, mais s’adressent sur des sujets particuliers à des auditoires spécialisés, telles par exemple 1a conférence du professeur LE JUEZ sur « Le Génie Génétique », celle de Pierre CHAUNU sur « Histoire et Décadence », celle de René HUYGUES sur « l’influence des signes du temps sur l’art moderne », celle de Paul GUTH avec sa « Lettre ouverte aux futurs illettrés », celle de Jean des CARS sur « Le Baron HAUSSMANN », celle de Pierre BAILEY, Président du MATIF, sur « La renaissance du Capitalisme financier », celle de l’Amiral MOSNERON-DUPIN sur « Défense et Économie », celle du Professeur Yves PELICIER sur « Espace Urbain et Psychopathologie » … etc.

L’Académie orchestre aussi, à l’occasion des campagnes d’opinion pour le soutien de causes d’intérêt général; c’est ainsi, par exemple, qu’en 1989, elle agit auprès des différentes associations à vocation culturelle, de lapresse et des pouvoirs publics, pour empêcher la dispersion du mobilier de château de Sourches par son acquéreur japonais.

En fait, l’Académie du Maine se donne aujourd’hui une double tâche :

1) sauvegarder le passé : il s’agit de mains-tir vivant notre patrimoine culturel à travers la promotion des classiques qui constituent notre littérature, notre architecture, notre peinture, notre musique … et d’affirmer dans la Province du Maine les valeurs traditionnelles qui font la spécificité de notre culture.

2) accompagner l’avenir : il s’agit de découvrir et faire connaître les réalisations d’avant-garde des jeunes auteurs et artistes régionaux à la recherche de nouvelles formes d’expression et de suivre avec lucidité les évolutions économiques et sociales ainsi que les découvertes scientifiques et techniques qui façonnent le monde de demain.

Le but de l’Académie du Maine consiste ainsi, tout à la fois, à aider la Sarthe et la Mayenne à s’approprier sans cesse davantage leur Histoire et leur Identité et les aider à s’ouvrir sans cesse davantage vers l’extérieur, sur tout ce qui se fait ailleurs. Dans cette perspective d’ouverture et d’élargissement, l’Académie du Maine a pris la décision de nouer avec d’autres académies ou groupements à vocation culturelle d’autres régions de France et d’autres pays d’Europe, des courants d’échange qui profitent aux uns comme aux autres.

En 1990 c’était l’Hommage à la Reine BÉRANGÈRE avec le transfert de ses ossements dans son gisant de l’Abbaye de l’Épau.

Espagnole par son père, le Roi de Navarre. anglaise par son mariage avec Richard cœur de Lion, française par la ville du Mans qu’elle reçut en douaire du Roi de France Philippe Auguste, sa personnalité « européenne » justifiait que l’on invitât, pour célébrer sa mémoire, des personnalités étrangères aussi prestigieuses que Brenda TRENCH et Damien MAGUIRE, du Kent Country Council, Peter ELWOOD, Conseiller Culturel de l’Ambassade de Grande-Bretagne, Térence RODRIGUEZ, Professeur d’Histoire de l’Art au New College d’Oxford, Don José Antonio PEDROARENA, de l’Abbaye de Leyre, Don José Maria BENGOECHEA, Directeur de l’Éducation et de la Culture au Gouvernement de Pampelune, Don Ramon de la SOTA, Sénateur de Biscaye … etc.

Devant le public international, massé dans le Dortoir des Moines, s’est tait entendre un chœur à quatre voix : les voix françaises d’Alain ERLANDE-­BRANDENBURG, Directeur d’Études à l’École Pratique des Hautes Études, Professeur à l’École du Louvre, conservateur général du musée du moyen âge -Thermes de Cluny, et de Paulette HOUDYER, romancière, Vice-présidente de l’Association des Écrivains de l’Ouest; la voix espagnole du Professeur Don Juan CARRUSCO-PERES, Doyen de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de l’Université Publique de Navarre, et la voix anglaise du Docteur Elisabeth HALLAM, Conservateur du Département des Archives Médiévales aux Archives Nationales de Londres, Professeur à l’Université de Bristol, éditeur des Chroniques des Plantagenets.

Organisée grâce au soutien financier du Conseil Général de la Sarthe, de la Chambre de Commerce et d’Industrie, de l’Association des Vieilles Maisons Françaises (Sarthe et Mayenne), et de l’U.A.P. cette manifestation a permis à l’Académie du Maine de mener, face au public, des contacts qu’il reste à concrétiser dans l’avenir par-dessus les Pyrénées et par-delà la Manche, mais également avec les autres régions de France.

C’est ainsi que, membre fondateur, à cause de la Reine Bérengère, de « la Route Historique des Plantagenets » présidée par Yvan CLOULAS, Conservateur Général de la Section Ancienne il la Direction des Archives de France, l’Académie se trouve désormais reliée dans la poursuite d’un objectif commun, à la Normandie, à la 

Bretagne, à l’Anjou, à I’Aquitaine, au Limousin, au Poirou, à la Guyenne, à l’Angoumois, à la Saintonge, au Périgord.

Dans cette perspectived’une ouverture ou d’un élargissement vers les autres régions de France, l’Académie du Maine a le projet d’organiser en 1992-1993 une rencontre avec les représentants des différentes académies de Province, pour tirer ensemble la leçon de ses échecs et de ses réussites, afin d’améliorer la qualité de ses travaux, accroître son audience et s’affirmer davantage en tant qu’institution officiellement reconnue au service du public.

S.G.